Béatrice, auxiliaire de vie

 
Je suis auxiliaire de vie depuis 22 ans sur la commune de Siaugues Sainte-Marie. Aider les personnes âgées dans leur vie quotidienne, c’est l’essence même de mon métier.
En temps normal, elles peuvent aussi compter sur leurs enfants pour s’occuper d’elles. Pendant le confinement, la situation était bien différente.

« La plupart de mes papis et mamies ne pouvaient pas voir leur famille pour des raisons de sécurité. J’étais la seule à leur rendre visite, leur unique point d’appui. C’est une sacrée responsabilité. Il ne faut pas la sous-estimer. »

La plupart des personnes dont je m’occupe ont plus de 70 ans. Elles ne peuvent pas se lever sans l’aide de quelqu’un, faire à manger, aller faire des courses. Je me suis donc chargée de toutes ces tâches pendant les deux derniers mois, matin, midi, soir, la semaine comme les week-ends sans oublier les jours fériés.

« Sans une auxiliaire de vie elles auraient été contraintes d’intégrer un établissement. »

Nos bénéficiaires comptent vraiment sur nous. Ils nous considèrent comme un membre de la famille du coup, parfois, c’était compliqué de leur faire comprendre qu’on ne pouvait pas se faire la bise, qu’on ne pouvait pas s’approcher trop près d’eux pour leur parler.
Avec nos masques sur le visage, ils avaient, d’ailleurs, beaucoup de mal à nous comprendre. Mais leur sécurité passe avant tout.
Lors de mes visites à domicile, je suis, ainsi, systématiquement, équipée d’un masque, de gants, de gel hydroalcoolique. Nous avons même des surblouses lorsque nous devons aider les infirmiers à porter des patients.

Je n’ai jamais senti d’inquiétude de leur part en me voyant accoutrée ainsi. Ils auraient pu m’interdire d’entrer chez eux, par peur. Au contraire, ils étaient contents de me voir, de parler de ce qu’ils avaient entendu à la télé à propos du Covid-19.
Nous avons tissé des liens très profonds avec ces personnes à force de les voir tous les jours, dans un contexte aussi particulier.

« On pense à elles tout le temps même pendant nos jours de repos. »

Avec le déconfinement, peu de choses ont changé, on continue de fonctionner de la même manière ou presque. Pendant le confinement, nous étions seulement 4 à travailler sur la commune. Nous allons revenir sur une organisation plus classique avec un effectif quasi complet.

« J’espère juste, à présent, que nos bénéficiaires vont pouvoir retrouver une vie plus normale, revoir leurs proches, reprendre leurs activités extérieures. »

Quant à moi, je vais faire ce que j’ai toujours fait, Covid 19 ou pas. Prendre soin de Gérard, Sylvie, Josette et les autres aussi bien que possible.

 

Merci à Béatrice de nous avoir consacré quelques minutes pour nous faire part de ses sentiments par rapport à cette crise et aux personnes dont elle s’occupe.