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Gisèle, hôtesse de caisse

gisèle, hôtesse de caisse
Retrouvez le témoignage de Gisèle BADIOU, 58 ans, Hôtesse de caisse dans une grande surface à Yssingeaux :

 
Au début, lorsque nous avons appris que nous ne fermerions pas pendant cette crise sanitaire, nous avons ressenti de l’appréhension. Comment allions-nous travailler dans ces conditions, comment serions-nous protégées ?

 

« Nous avions sincèrement peur. Peur d’attraper le virus, peur de contaminer nos proches. C’était notre unique sujet de conversation. »

Mais très vite, nous avons été rassurées.

« Nos patrons ont vraiment été réactifs pour nous permettre de travailler dans des conditions les plus sécurisées possibles. »

Nous avons bénéficié, dès les premiers jours, de gants, de masques, de gels hydro alcooliques. Les plexiglass ont été installés sur chacune des caisses.
Et puis nos supérieurs ont réorganisé les plannings afin de limiter, aux maximum, les contacts avec les clients. Par exemple les employés qui gèrent la mise en rayon des produits commençaient plus tôt. Ils finissaient généralement vers 9 heures alors qu’habituellement ils travaillaient jusqu’à 10 heures. Les horaires du magasin ont été modifiés. Jusqu’à début mai, nous fermions à 18h30 et plus à 19h30.

« Il y avait une vraie solidarité entre nous et heureusement car, durant les premiers jours de confinement, nous avons été réellement débordées par l’afflux de clients. »

Nous n’avions pas un instant à nous, les chariots défilaient devant nos caisses. Nous nous sommes toutes serrées les coudes et prêtées main forte en faisant des heures supplémentaires.

« Et que dire des clients, nous n’avons jamais eu autant de marques de reconnaissance que durant les 15 premiers jours. »

Les gens nous remerciaient d’être là, saluaient notre courage. Nous n’avons pas tellement l’habitude d’être ainsi considérées, c’était sincèrement plaisant.

Malheureusement cela n’a pas duré. Les habitudes reviennent vite au galop. Aujourd’hui nous avons beaucoup de mal à faire respecter les consignes de sécurité.

« Lorsque nous demandons aux personnes de ne pas rentrer à deux dans le magasin, plus de la moitié s’en moque complétement. Certain(e) s se permettent même de faire des remarques désagréables du style : « Vous n’êtes pas vigile à ce que je sache ». »

Devant ces incivilités, nous avons préféré lâcher. Nous ne disons plus rien et nous nous concentrons sur notre tâche principale.
Il reste tout de même des clients respectueux. Les anciens et les 30/50 ans principalement. Ils appliquent, généralement, les gestes barrières. Ils ont leur stylo, leur petit gel, leurs gants et bien sûr leur masque. Le masque est vraiment devenu incontournable. Rare sont ceux, à l’heure actuelle, qui n’en portent pas.

Malgré tout, je suis assez inquiète pour l’après. Avec le déconfinement, je ne sais pas à quoi m’attendre. Comment vont réagir les gens, comment vont-ils se comporter ? Je me pose énormément de questions. Beaucoup de caissières sont dans le même état d’esprit que moi.

 
Gisèle, hotesse de caisse à yssingeaux
Merci à Gisèle de nous avoir consacré quelques minutes pour nous faire part de ses sentiments par rapport à cette crise et de ses conditions de travail variables pour garder le cap.
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